La préfecture de Kankan a abrité du 13 au 17 novembre dernier, le festival sur le Milo où les fils du pays en général et de la région en particulier ont échangé sur la paix et sur comment sauver le fleuve Milo. Dans une interview accordée à notre rédaction, le préfet de Kankan, le colonel Kandia Mara s’est exprimé sur différentes questions concernant sa préfecture, notamment les projets, l’insécurité, l’agriculture et tant d’autres.

A l’entame de ses propos, le préfet tient à rappeler que : « si vous entendez Nabaya c’est la rencontre de tous les fils du pays. Kankan appartient à tous les Guinéens et c’est une ville cosmopolite qui regorge toutes les ethnies au même pied d’égalité, même droit. Ceci étant, Kankan est la deuxième ville de la Guinée compte tenu de sa popularité. Kankan est une ville de paix, de sérénité, une ville religieuse. Et quand vous entendez la religion, c’est sous-entendu qu’il ya l’éducation, qu’il ya le respect du patriarche, qu’il y a la sérénité entre les gens », a-t-il rappelé 

A en croire le colonel Kandia Mara, depuis sa prise de fonction à la tête de cette préfecture, il trouvé que les habitants de Kankan s’aiment, ils rentrent ensemble, ils sortent ensemble. Ils ont les mêmes objectifs.

‘’Ils suivent les idéaux du gouvernement en place dans le cadre de l’émergence de la Guinée en particulier la région de Kankan. Depuis ma prise de service, j’ai trouvé que les kankanais se donnent la main(…). Kankan est une ville phare avec sa configuration, elle regorge toutes les potentialités du sous-sol. Kankan est une ville que nous sommes en train de mettre sur pied un développement harmonieux permettant à sa population de se passer de la production sans aide ni assistance (agriculture, infrastructures. Tous les projets qui étaient endormant, depuis la prise la prise du pouvoir par le CNRD tout est réveillé. Nous sommes en train de mettre en place tout ce qui était endormis. « 

Dans ces derniers temps, l’insécurité bat son plein dans cette préfecture. Le dernier remonte dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 novembre où deux jeunes filles ont été blessées dans une attaque à main armée.

Abordant cette question, le préfet indique que : « L’insécurité est grandissante. Ce n’est pas seulement dans la préfecture de Kankan, c’est dans tout le pays. C’est pourquoi, j’ai demandé à tout le monde de faire un regard rétrospectif. Au temps de Sékou Touré il n’y avait pas une telle insécurité. Parce qu’il y avait un respect absolu de la hiérarchie et des élus locaux. A l’époque personne ne pouvait venir ou être reçu dans un quartier sans se présenter au chef de quartier qui avait le phare de sécurité du petit territoire qu’il commande. Donc il y avait ce qu’on appelle un comité de vigilance dirigé par la jeunesse. Et cette jeunesse était pleine de conscience, elle était patriote. Et à cette époque, l’insécurité n’était pas grandissante. En cas de crime, les heures et les minutes qui suivent, les auteurs sont traqués et mis à la disposition des autorités. Pour le moment s’il y a ce qu’on appelle la popularité et tout le temps ce sont les maintiens de l’ordre, les gens sont sur les nerfs, la tension est élevée…. (..) il faut la contribution populaire, que les citoyens viennent vers les services de sécurité pour les aider à dénoncer les nids de bandits , ils faut qu’ils soient les indicateurs pour dénicher ces bandits en communiquant leur attitude. En collaboration avec le peuple, nous pouvons nous débarrasser de ce fléau. Donc avec l’insécurité, il y a une complicité de la part des citoyens. Ces citoyens et les services de sécurité doivent se donner la main pour combattre l’insécurité.’’

Au bord du fleuve, des plaines cultivables sont en perte de vue mais pas exploitées. « Nous voulons reboiser le long de ce fleuve pour lui permettre de se reconstruire, d’avoir une qualité d’eau permettant la navigation des petits bateaux. Et cela peut favoriser le tourisme. En bordure de ce fleuve, à 10 m, c’est une partie qui est susceptible dans le cadre de l’agriculture. On peut faire mieux autres choses là-bas dans l’intérêt supérieur de Kankan que de le laisser à perte de vue à cause de la fabrication artisanale des briques. Donc, nous voulons prendre toutes les dispositions pour le remettre dans son état initial. Kankan est susceptible d’abriter assez de domaines cultivables comme la route de Kouroussa, Kérouané où on a des domaines à perte de vue on nous pouvons faire l’agriculture (…) le ministère de l’agriculture a envoyé une délégation pour le récapitulatif de tous les domaines cultivables. Et après la récupération de tout ces domaines, il y a une mise en valeur qui sera faite, il aura des études de faisabilité qui seront faites permettant de mettre ces terres à la disposition de la préfecture afin de l’exploiter dans l’intérêt supérieur de la préfecture « , explique le colonel Kandia Mara.

Parlant du fleuve Milo, il rappelle qu’il est source de vie : « Il a donné une grande valeur à la ville de Kankan. Mais aujourd’hui ce fleuve commence à tarir au vu et au su de tout le monde et personne ne lève le petit doigt. Il y a l’ensablement. Le nid d’eau du fleuve est remonté à une dimension qui ne dit pas son nom. Il faut qu’on entretienne ce fleuve, c’est notre source de vie. 

D’autres questions auxquelles il a apporté des précisions, c’est le bien le chemin de fer dans le cadre de l’exploitation du mont Simandou. A Tokounou, ce projet a bien débuté, rassure-t-il : ‘’c’est une réalité, il y a une progression positive de la construction du chemin de fer pour l’exploitation du minerai. Ils ont confectionné des routes qui peuvent venir jusqu’à Faranah sans passer par kissidougou, ça c’est le corridors… ils veulent casser et le fond de la montagne pour permettre de faire passer le chemin de fer et cela est en bonne voie. Il n’y a pas d’entrave. »

Pour terminer, le préfet s’est prononcé sur le festival sur le fleuve Milo qui, selon lui, a été du donné et du recevoir. 

« Le festival a permis aux populations de Kankan de regorger tous les pays limitrophes à savoir le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire qui sont venus avec les cultures, leurs coutumes. C’est aussi du donné et de recevoir. Le festival a été un rapprochement sécuritaire, c’est pour montrer aux guinéens que nous sommes ensemble. On doit se pardonner, s’aider, s’entraider. Bref, le festival c’est du donné et du recevoir. Cette édition nous a permis de connaître ce qu’on doit faire et ce qu’on ne doit pas faire. Ce festival a été un rapprochement social.’’

Balla Yombouno et Lamine Sylla 

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