La pratique des taxis moto devient de plus en jour florissante dans la ville de Kankan. Selon les acteurs dudit secteur, il y a plus de 3000 taxis motos dans le Nabaya. Mais fort malheureusement, ces jeunes conducteurs sont déçus de leurs syndicats qui refusent de les défendre en cas d’un quelconque problème.
Rencontré dans le quartier Farakô2 plus précisément au carrefour Doundounfogbé, Ibrahima Adama Diallo, un jeune diplômé sans emploi dit être dans ce métier depuis 2019. Avec une recette journalière de 50000fg par plus, il la partage entre policiers et sa dépense familiale. En compagnie de ses camarades de fortunes, ils dénoncent tous le comportement de leurs syndicats.
Mais bien avant cela, il nous explique les problèmes auxquels ils sont confrontés notamment les tracasseries policières comme tant d’autres préfectures de la Guinée. Ce jeune conducteur expliqué les problèmes auxquels s’ils sont confrontés.
‘’Nous sommes vraiment confrontés aux tracasseries policières. A cela s’ajoute l’insécurité galopante. Les conducteurs de taxi-moto que nous sommes, nous ne sommes pas en sécurité, nous sommes souvent victime d’attaques et d’agression surtout la nuit. Mais moi je n’ai jamais été victime d’une quelconque attaque parce que je ne travaille pas la nuit. Mais beaucoup de nos amis ont perdu leurs motos dans les attaques, souvent ils sont blessés. »
Plus loin, il dénonce l’indifférence du syndicat lorsqu’ils ont des problèmes notamment avec les policiers. « Mais en ce qui concerne nos syndicats, ils ne jouent pas leur rôle qui est de nous défendre en cas de problème. S’ils sont aujourd’hui appelés syndicats parce nous existons. Mais malheureusement chaque fois qu’on a des problèmes, ils n’interviennent pas et pourtant nous avons nos cartes d’identification et nous leur versons un montant de 15000 fg chaque mois. Autres problèmes, notre corporation est souillée, certains se font passer pour des conducteurs de taxi-moto alors que ce sont des bandits. Et le Syndicat voit ça, il ne dit rien.
Moi je suis identifié, mais comme la carte n’a plus d’importance, je l’ai laissé à la maison. Même si tu présentes ta carte aux policiers, ils te diront qu’ils ne reconnaissent pas la carte et ils vont te faire payer l’argent pour passer. Et le syndicat est incapable de lever le petit doigt. »
Mais par contre, il reconnaît que la quasi-totalité des conducteurs de taxi-moto n’ont pas de documents et reconnaît qu’il ne porte aucun équipement de sécurité : » normalement nous devons porter nos casques, les chaussures fermées et les papiers au complet. Mais malheureusement je ne suis pas dans les règles. Je n’ai ni casque, ni chaussures fermées. Et pourtant c’est pour ma propre vie. Là j’apprécie si on t’arrête. Ils savent que les 90% des conducteurs de taxi-moto n’ont pas de papiers. Donc les policiers nous arrêtent pour nous soutirer de l’argent.
Pour terminer, Ibrahima Adama Diallo invité les responsables syndicaux à prendre leur responsabilité. ‘’Nous demandons à nos syndicats d’être utiles pour nous. Il ne faut qu’ils nous réclament la caution mensuelle alors qu’au retour nous ne gagnons rien comme défense. Nous voulons les voir à nos côtés, nous voulons les voir nous venir en aide en cas de problème. Il ne faut pas qu’ils attendent à ce qu’on se rende justice pour intervenir, il faut qu’ils arrêtent ce comportement. Dès qu’ils apprennent qu’on a un problème, ils viennent vite. »
Nos tentatives de rencontrer les concernés ont été vaines. Mais un ancien responsable syndical nous confie que c’est désormais à commencer il y a deux ans après la multiplicité des syndicats de taxis motos dans la préfecture de Kankan.
Balla Yombouno et Lamine Sylla