Ils sont nombreux ces enfants âgés de 5 à 15 ans errant dans les rues et autres lieux publics à la recherche de leur pitance quotidienne. Une situation devenue aujourd’hui monnaie courante chez les enfants à Conakry. Cependant, ils s’exposent à des dangers.
C’est le cas de Biba et de Mouhamed, deux frères dont l’enfance est ratée.
Âgée de 7 ans, Biba est habillée en pantalon, t-shirt bleu et porte des chaussures toutes trouées. Il est déjà 8 heures mais elle n’est pas allée en classe dans l’espoir d’avoir quelque chose à manger. Sur le pont de Madina, à la levée du soleil, elle court derrière les passants pour demander des petits billets.
Tous les jours, la jeune fille doit mendier avant de rejoindre la classe. « Je suis là chaque matin dès 7h pour demander de l’argent aux personnes de bonne volonté. Je dois aller à l’école mais je ne peux pas partir sans manger. C’est pourquoi, je commence par ici pour chercher ma nourriture et celle de ma famille. Je sais que je suis en retard à mes cours mais je n’ai pas le choix », dit-elle. A peine on commence à parler, elle nous quitte pour aller quémander à manger à un autre monsieur.
Biba n’est pas la seule à se retrouver dans cette situation. Mohamed, âgé de 5ans, n’est toujours pas scolarisé. Malgré son jeune âge, mendier est devenu activité principale. Il est toujours accompagné de son père qui l’envoie vers les gens et lui, il s’assoit à distance pour l’observer.
« Je viens ici pour chercher de l’argent pour manger. Je ne sais pas combien je gagne par jour mais je donne toujours de l’argent à mon père. On vient très tôt le matin et on rentre le soir », dit le petit garçon tout pressé.
Livrés à eux-mêmes, ces enfants sont sans avenir. Ils circulent entre les véhicules à la recherche du pain quotidien. Ce qui comporte assez de risques pour ces enfants.
Adama Telly Bah